Réouverture des classes en Haïti : un véritable défi dans l'ombre de l'insécurité et de la précarité économique

La rentrée scolaire 2024-2025 en Haïti, prévue pour le premier octobre 2024, se déroule dans un climat de grande incertitude en raison de l’insécurité persistante dans le pays. Les violences des gangs dans certaines zones ont fortement perturbé la réouverture de plusieurs écoles. De nombreux établissements n’ont pas pu rouvrir leurs portes à la date prévue, et les parents, préoccupés par la sécurité de leurs enfants, hésitent à les accompagner à leur établissement. D'autres écoles fonctionnent timidement avec une dizaine d'élèves comme effectif.

L’insécurité a également des répercussions économiques et psychologiques. Les parents doivent faire face à une inflation galopante, rendant difficile l’achat de fournitures scolaires. De plus, la peur et les traumatismes causés par la violence affectent la motivation et, probablement, les performances des élèves, compromettant ainsi leur avenir éducatif.

Face à de telles incertitudes, le gouvernement haïtien dit avoir adopté certaines mesures pour faciliter cette rentrée scolaire. Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Me Carlos Hercule, a informé la presse qu'il y a un renforcement de la présence policière, notamment des agents de l'EDUPOL, pour faire face aux actes de banditisme à Port-au-Prince et dans les zones environnantes. Il a également invité la société civile à s'ériger en brigadier pour aider les élèves et les parents à traverser les rues.

Sur le plan économique, le ministère de l'Éducation et de la Formation professionnelle (MENFP) a annoncé une série de mesures relatives à la rentrée des classes. Parmi ces mesures, un appui financier allant de 15 à 20 mille gourdes a été prévu pour 280 mille parents d'élèves fréquentant les écoles publiques, communales et communautaires. Le ministère a également envisagé, entre autres, la distribution de manuels scolaires pour les classes de 1ère à la 4ème année fondamentale, des kits scolaires, des uniformes et des bancs.

À la veille de la deuxième semaine de classe, les parents espèrent encore cet accompagnement financier promis par le ministère. Il n'est que d'attendre.

Orline PIERRE LOUIS