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Que dissimule ce désaccord dominicain sur la construction du canal à Ouanaminthe ?










La Rivière Massacre, cours d’eau entre Haïti et la République dominicaine, située dans le département du Nord-est principalement à Ouanaminthe fait actuellement l’objet d’un désaccord politico-économique entre les deux parties de l’île. L’exploitation de cette rivière est, depuis une semaine au cœur d’un conflit à risque d’escalade entre la République d’Haïti et la République Dominicaine.


Entamés depuis 2021, les travaux de construction d’un canal d’irrigation repris en septembre 2023 par une organisation de la société civile, ont nourri la colère du président dominicain Luis Abinader qui n’a pas hésité à mettre en place certaines mesures pour exprimer son mécontentement. De la suspension des visas aux ressortissants haïtiens, allant jusqu’à leur expulsion brutale et la fermeture de toutes ses frontières avec Haïti, la colère du président dominicain bat son plein lorsqu’il déploie les soldats de l’armée dominicaine pour une surveillance permanente de la frontière, une mesure qui selon l’ex-président dominicain Leonel Fernandez est un appel à la guerre.


Luis Abinader a même annoncé qu’il parlera de cette situation à la 78e assemblée générale de l’ONU. Par ailleurs, le président Abinader a, par la même occasion, ordonnée à la Direction Générale de l’Immigration de refuser l’accès à son territoire à neuf citoyens haïtiens qualifiés de provocateurs dans ce dossier de construction du canal sur la Rivière Massacre.


Ils sont nombreux à qualifier d’excessif, la réaction de M. Abinader, en effet les mesures prises par ce dernier sont très disproportionnelles à l’ampleur de la situation si l’on se fie à l’analyse de l’économiste Etzer Emile. Tout porte à croire que le président dominicain cache bien son jeu et que ses préoccupations ne résident pas nécessairement dans la construction du canal en question mais que derrière ces mesures démesurées, des intérêts d’ordre économique nourrissent sa volonté de faire cesser les travaux de construction du canal en question.


Quoiqu’il en soit, les ouanaminthais se disent déterminés plus que jamais et n’entendent pas arrêter les travaux. Désormais, le canal n’est plus une affaire départementale, nombreux sont les haïtiens qui se sentent concernés tant sur le plan nationale que dans la diaspora.


Toutefois, un appel au dialogue est considérable afin de trouver une entente entre les deux parties de l’île et empêcher que la situation ne tourne davantage au vinaigre.


Jean Junior DAJEANSON

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