Le rapatriement des Haïtiens par la République Dominicaine affecte le secteur de la construction et fait l’objet de discussions à l’OEA

Le rapatriement massif, humiliant et violent effectué par les agents de la Direction Générale de l'Immigration contre les migrants haïtiens illégaux en République Dominicaine, commence à avoir des effets sur le secteur de la construction dans le pays. Cela se ressent à travers les déclarations du président de l’association des promoteurs et constructeurs de logements du Cibao, Sandy Rodriguez Gutiérrez.

À travers une édition du journal Jistin Diario, lundi 7 octobre 2024, Sandy Rodríguez Gutiérrez a exprimé son inquiétude face au fait que de nombreux travailleurs ne se présentent pas à leur travail, par peur d'être expulsés.

Gutiérrez a déclaré qu'en général, les travaux ont diminué considérablement parce que les Haïtiens ont peur d'aller travailler et choisissent de rester chez eux, ce qui entraine remarquablement la lenteur des processus de construction et l'absence de travailleurs haïtiens.

« Nous suggérons que des permis soient accordés aux personnes qui travaillent dans le secteur de la construction, qu'ils soient haïtiens, colombiens, peu importe d'où ils viennent, mais qu'ils obtiennent ces permis temporaires », a déclaré Gutiérrez, tout en poursuivant pour souhaiter, en tant que secteur organisé, qu’il n'y ait pas à continuer à vivre dans l'anxiété avec le doute constant sur la presences des travailleurs sur les chantiers de construction.

D’un autre côté, lors d’une réunion organisée par le conseil permanent de l’OEA le mardi 8 octobre 2024, le représentant d' Haïti auprès de l’OEA, Gandy Thomas, a vivement dénoncé les graves violations des droits des migrants haïtiens en République Dominicaine en déclarant : « La communauté internationale, y compris l’Organisation des États Américains, doit reconnaître la politique de déportation de la République Dominicaine pour ce qu’elle est, une campagne discriminatoire ciblant les Haïtiens à cause de leur nationalité et de la couleur de leur peau. »

Kendy CHERESTAL