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L’Impact de la désinformation en Haïti











Aujourd’hui, on fait face à une situation généralisée en Haïti, le manque de professionnalisme des journalistes, la prolifération des médias (radio, télévision et média en ligne), le peu de ressources disponibles pour les travailleurs de la presse, sans parler de ceux et celles n'ayant aucune formation adéquate pour exercer le métier.


Avec le développement rapide des nouvelles technologies de l’information, ce qui ouvre la voie à une certaine multiplication effrénée des médias en ligne, la pratique du journalisme s’exprime dans une sorte de confusion, une course à l'obtention de followers et de views. 


La majorité des médias sociaux se résume à une page facebook et quelques autres plateformes des réseaux sociaux, ce qui rend la démarche très facile, sans aucune exigence de formation, d’expériences ni d’éthique.


D’un autre côté, la mauvaise utilisation des réseaux sociaux est à la base de la désinformation, avec un public toujours avide d’informations, étant dans la plupart des cas, dans l'incapacité de séparer la vraie de la fausse, ne s’intéressant tout simplement pas à le faire en raison de l’énormité de la distraction sordide sur les réseaux.


Tout cela prouve qu’il est d’autant plus important de discuter sur ces faits dans une approche d'avant-gardiste pour éviter le pire qui s'annonce dans ce secteur.

Le journaliste a une mission cruciale de toujours rechercher la vérité pour créer de la confiance, de toujours douter, questionner en toute impartialité.

 

Nancy Roc, intervenant dans une conférence organisée par le groupe Média Alternatif, dirigé par Gotson Pierre, le 27 février 2024, sur le réseau social X, a argué que le comportement crucial du journaliste est le scepticisme. L’un des exemples les plus expressifs qu’elle a pris dans le cadre de cette conférence pour illustrer les impacts dévastateurs de la désinformation, est celui des plus récentes élections présidentielles aux Etats-Unis opposant Trump et Biden.


Pour Wildlore Merancourt de Ayibo Post, intervenant à cette même conférence, le journaliste conscient de l'importance de la crédibilité de l'information, doit savoir maitriser les rigueurs du métier. Il n'a cessé d'insister sur l'interview, l'un des genres journalistiques priorisé par les médias haïtiens, qui selon lui, représente un danger, lorsqu'il se fait surtout en direct. Le journaliste peut ne pas avoir assez de ressources pour faire le fact-checking de l’information, ce qui facilite la divulgation de fausses informations.


La mauvaise utilisation du numérique, en absence de toute éthique, provoque un chaos à travers le monde. Les fausses nouvelles dévastent des pays et des acteurs externes s’en servent pour faire de la désinformation, de la manipulation à grande échelle, et Haïti n’en est pas exempt. 


Cette facilité de désinformation est encore plus dangereuse dans des pays en crise ou en guerre, ce qui provoque aussi des traumatismes, des prises de décisions catastrophiques aux conséquences désastreuses. Nancy Roc a judicieusement cité le cas d’une radio très écoutée de la capitale haïtienne (Radio Caraïbes FM), qui a négligemment permis à un ancien publiciste de déclarer lors d’une émission de grande écoute, qu’il va y avoir un tremblement de terre dans le pays à 6:55 pm le jour suivant. Une négligence qui a créé une panique, et a refait saigner les blessures du 12 Janvier 2010 d'un peuple émotionnel et très peu éduqué.


La presse dans les pays pauvres particulièrement, même si ça existe aussi dans les pays industrialisés, est souvent influencée et accaparée par le secteur détenteur du pouvoir économique ou des politiciens corrompus qui se cachent derrière la manipulation de l’opinion publique afin de servir leurs sombres intérêts.


Le journaliste responsable est aussi un acteur social, il a le devoir d’exercer son métier en adoptant une posture citoyenne, et doit contribuer à la construction du tissu social, pas le contraire.


En Haïti, il y a une saturation de négativité dans le traitement médiatique. La qualité de la production médiatique et le niveau d’engagement de la presse doivent être un déterminant dans la cohésion sociale.


Il faut se demander particulièrement en Haïti à quoi servira sa plume et son micro ?

 

 

La rédaction

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