Ensemble contre ou pour la corruption ?

Corruption active, par définition simpliste selon Larousse, on entend “ Délits commis par un particulier qui propose, directement ou indirectement, offres, dons, présents, ou avantages pour obtenir d’une autorité publique, d’une personne investie d’une mission de service public ou d’un élu, l’accomplissement ou non d’un acte relevant de ses fonctions ou facilité par elles.”

À la lumière de cette définition basique, la manifestation la plus sordide de la corruption se trouve dans les rapports de pouvoir avec la velléité de la pérenniser. La corruption en Haïti est partout au point d’être acceptée et pratiquée par les structures censées défendre la justice, les droits humains, la liberté, la libre expression et le bien-être.

Une forme de transition est en gestation dans le pays depuis quelques mois, pas une transition politique mais celle ouvrant la voie à l’autodétermination. Plusieurs anciennes grandes figures politiques dont des ministres, des parlementaires et présidents sont dans le collimateur de la justice haïtienne trop longtemps asservie par les politicards qui ont dessiné l’architecture du cycle de la corruption.

Les décisions d’interpellation, d’incarcération de ce début d’année ne sont certainement pas des actes héroïques, mais ne peuvent s’inscrire en violation de la loi quand l’interprétation de cette loi censée violée par les garants de cette même loi, contribue à la reproduction de la corruption dans une société où la loi est négligée voire méprisée.

Les débats juridico-techniques sur le mandat des juges, sans citer de noms, qui feraient croire que leurs agissements seraient illégaux dans un contexte de début de combat contre la corruption, sont intentionnels et ne peuvent en aucun cas aider à combattre la corruption.

Depuis particulièrement environ une dizaine d’années, nos dirigeants se sont dangereusement amusés à piétiner nos textes de lois, nos prescrits légaux ;ce qui amène le pays dans sa tentative d’institutionnalisation et de démocratisation, au niveau le plus bas de toute son histoire; mais en parlent dans des allocutions souvent creuses pour manipuler l’opinion publique.

Haïti se met à une vitesse incroyable dans la zone de non-retour de l’anarchie, et petit à petit dans un cercle hors science, donc aux grands maux de grands remèdes.  Il nous faudra considérer dans ces jours si sombres, tout effort petit soit-il, visant à punir les instigateurs de cette descente aux enfers en formulant un message clair indexant les gardiens corrompus de ce système qui se dépérit de l’intérieur.

Certains regroupements prétextant combattre la corruption en questionnant la légalité des décisions des juges, doivent se demander s’ils ne sont pas en train de s’inscrire dans une démarche faisant l’apologie de la corruption par leurs inconséquences, en défendant le respect des lois non respectées dans un contexte où tout est à reconstruire sans exception aucune.

La rédaction